Le jour par jour

1592   13 septembre   

Michel de Montaigne, écrivain et philosophe français, auteur des Essais.

Michel Eyquem de Montaigne ou plus simplement Michel de Montaigne, (né le 28 février 1533, rue Rousselle à Bordeaux, Gironde – mort le 13 septembre 1592 au château de Montaigne, dans le petit village de Saint-Michel-de-Montaigne, en Dordogne) était un philosophe humaniste, un moraliste et un homme politique français de la Renaissance. Il est l’auteur des Essais, premier ouvrage de ce genre de l’époque moderne.

Biographie

Origine et études

Michel de Montaigne est issu d’une famille de négociants bordelais anoblie deux générations auparavant. Son arrière grand-père, Ramon Eyquem, avait fait l’acquisition en 1477 d’une maison forte du XIVe siècle, à Saint-Michel-de-Montaigne, dans le Périgord, et accéda ainsi au noble statut de « Seigneur de Montaigne » qu’il transmit à ses enfants et petits-enfants.

Parmi ceux-ci, Pierre Eyquem est le premier à venir s’installer de manière permanente dans la demeure périgourdine qu’il fait aménager et fortifier. Il s’affirme malgré tout régulièrement dans son oeuvre comme gascon, identité attachée alors aux Bordelais. Il avait fait la guerre en Italie, et épousé en 1528 Antoinette de Louppes, fille d’un marchand toulousain et d’origine marrane. Les deux premiers enfants du couple meurent en bas âge ; Michel, né le 28 février 1533, est le premier qui survit. Il sera l’aîné de sept frères et sœurs.

Pierre Eyquem, qui est nommé maire de Bordeaux en 1544, donne à son fils aîné une éducation dans les principes humanistes. Selon Montaigne, il est envoyé en nourrice « à un pauvre village des siens » pour s’y accoutumer « à la plus basse et commune façon de vivre » (Essais, III, 13). À l’âge de trois ans, il peut retourner au château. On lui donne alors comme précepteur un médecin allemand nommé Hortanus, qui a pour ordre de ne parler à Michel qu’en latin, règle à laquelle doit se plier également le reste de la famille. À treize ans, Michel de Montaigne, ne sachant que le latin, est scolarisé au collège de Guyenne à Bordeaux, haut lieu de l’humanisme bordelais, où il apprend le français, le grec, la rhétorique et le théâtre. Il y brille rapidement par son éloquence, par son aisance à pratiquer la joute rhétorique et par son goût pour le théâtre.

On ne sait si c’est à Toulouse ou à Paris qu’il poursuit, probablement entre 1546 et 1554, les études de droit indispensables à ses activités futures. En 1557, on retrouve le jeune Montaigne conseiller à la cour des Aides de Périgueux qui est ensuite réunie au Parlement de Bordeaux. Il y exerce treize ans ses fonctions qui lui valent plusieurs missions à la cour de France.

Jeunesse et premières œuvres

Le 23 septembre 1565, il épouse Françoise de La Chassaigne, fille de l’un de ses collègues au Parlement de Bordeaux, Joseph de La Chassaigne (1515-1572), écuyer, chevalier, soudan de Pressac, seigneur de Javerlhac, conseiller du Roi au Parlement en 1538 et 1543, président au Parlement de Bordeaux en 1569. De douze ans sa cadette, Françoise lui donne six filles, dont une seule — Léonor de Montaigne — survécut. Il semblerait que le mariage n’ait pas eu une grande importance dans la vie affective de Montaigne. Les époux faisaient chambre à part, ce qui était courant à l’époque, et Montaigne, préoccupé par d’autres activités, laissait volontiers la gestion de ses propriétés à sa femme. Par contre, très au fait des humanités grecques et par conséquent du Banquet de Platon, il était fidèle ami d’Etienne de La Boétie : à l’origine, il avait écrit les Essais comme écrin pour le Discours de la servitude volontaire de son meilleur ami, qui y faisait l’éloge de l’amitié contre la corruption du pouvoir et des courtisans.

Admirateur de Virgile et de Cicéron, il est un humaniste qui prit l’homme, et en particulier lui-même, comme objet d’étude dans son principal travail, Les Essais, entrepris à partir de 1571 à l’âge de 37 ans. Il y annonce « Je veux qu’on m’y voie en ma façon simple, naturelle et ordinaire, sans contention et artifice : car c’est moi que je peins » (« Avertissement au lecteur »). Le projet de Montaigne était de lever les masques, de dépasser les artifices pour se découvrir lui-même.

Travail sans précédent dans sa sincérité et sa saveur personnelle, c’est celui d’un sceptique pour qui sont à bannir les doctrines trop figées et les certitudes aveugles. Son influence a été colossale sur la philosophie française, occidentale et même mondiale.

Durant le temps des guerres de Religion, Montaigne, lui-même catholique, a agi comme un modérateur, respecté par le catholique Henri III et le protestant Henri de Navarre, à qui le liait une solide amitié. En 1577, ce dernier, alors seulement roi de Navarre, nomme — par lettres patentes — Montaigne gentilhomme de sa Chambre.

À partir de 1578, il souffre de la « maladie de la pierre » (calcul rénal).

De 1580 à 1581, il a voyagé en France, en Allemagne, en Autriche, en Suisse et en Italie, tenant un journal détaillé qui décrivait les différences d’une région traversée à l’autre et qui ne fut publié qu’en 1774 sous le titre de "Journal de voyage".

Montaigne à la Mairie de Bordeaux

Tandis qu’il était à Rome, en 1581, il apprit qu’il avait été élu maire de Bordeaux. Son père Pierre Eyquem avait déjà rempli cette fonction dans cette ville que Michel de Montaigne servit jusqu’en 1585 : il tenta d’y modérer les relations entre catholiques et protestants. Vers la fin de son mandat, la peste sévit dans sa ville.

Lorsque le nouveau roi Henri IV, avec qui Montaigne avait toujours entretenu un lien d’amitié, invite ce dernier à venir à sa cour comme conseiller, le philosophe décline cette généreuse proposition, refusant par là même de jouer le rôle qu’avait tenu Platon pour conseiller le tyran Denys de Syracuse :

« Je n’ai jamais reçu bien quelconque de la libéralité des rois, non plus que demandé ni mérité, et n’ai reçu nul paiement des pas que j’ai employé à leur service (…) Je suis, Sire, aussi riche que je me souhaite. »

Il continua d’étendre et de réviser les Essais jusqu’à sa mort, en 1592, au château de Montaigne.

Son œuvre

Le style de Montaigne est allègre et affranchi : il virevolte d’une pensée à l’autre, « à sauts et à gambades ».Néanmoins, le style de Montaigne s’explique beaucoup par le fait qu’il dictait ses pensées, ce qui peut expliquer ce ton si pariculier et que l’on retrouve particulièrement dans les "Essais". Ses considérations sont en permanence étayées de citations de classiques grecs et romains. Il s’en explique par l’inutilité de « redire plus mal ce qu’un autre a réussi à dire mieux avant lui ». Soucieux d’éviter le pédantisme, il évite néanmoins de rappeler à chaque fois l’auteur ou l’œuvre citée, de toute façon connus à son époque. Les annotateurs futurs de son œuvre s’en chargeront.

Il déclare que son but est de « décrire l’homme, et plus particulièrement lui-même (…) et l’on trouve autant de différence de nous à nous-même que de nous à autrui ». Il estime que la variabilité et l’inconstance sont deux de ses caractéristiques premières. « Je n’ai vu, dit-il, un plus grand monstre ou miracle que moi-même ». Il décrit sa pauvre mémoire, sa capacité à arranger des conflits sans s’y impliquer émotionnellement, son dégoût pour les hommes poursuivant la célébrité et ses tentatives pour se détacher des choses du monde pour se préparer à la mort. Sa célèbre devise « Que sais-je ? » apparaît comme le point de départ de tout son étonnement philosophique.

En 1569, il publie à Paris, chez Michel Sonnius, la « Théologie naturelle de Raymond Sebon » dans laquelle il tente de « démontrer la vérité de la foi chrétienne et catholique », en utilisant un procédé littéraire laissant croire qu’il s’agissait d’une traduction du latin en français.

Il montre son aversion pour la violence et pour les conflits fratricides entre catholiques et protestants (mais aussi entre Guelfes et Gibelins) qui avaient commencé à se massacrer conjointement à l’apparition de la Renaissance, décevant l’espoir que les humanistes avaient fondé sur elle. Pour Montaigne, il faut éviter la réduction de la complexité à l’opposition binaire, à l’obligation de choisir son camp, privilégier le retrait sceptique comme réponse au fanatisme. Dans l’un des plus beaux textes qui aient été écrits à son sujet — un passage du dernier livre[1] qu’il ait écrit peu de temps avant de se donner la mort au Brésil, en 1942 — Stefan Zweig disait de lui :

« Que malgré sa lucidité infaillible, malgré la pitié qui le bouleversait jusqu’au fond de son âme, il ait dû assister à cette effroyable rechute de l’humanisme dans la bestialité, à un de ces accès sporadiques de folie qui saisissent parfois l’humanité (…) c’est là ce qui fait la vraie tragédie de la vie de Montaigne. »

Les humanistes avaient cru retrouver dans le Nouveau Monde le Jardin d’Éden, alors que Montaigne déplore que la conquête de celui-ci apporte des souffrances à ceux qu’on tente de réduire en esclavage. « Viles victoires. » Il était plus horrifié par la torture que ses semblables infligeaient à des êtres vivants que par le cannibalisme de ces Indiens qu’on appelait sauvages, et il les admirait pour le privilège qu’ils donnaient à leur chef de marcher le premier à la guerre.

Comme beaucoup d’hommes de son temps (Érasme, Thomas More, Guillaume Budé…), Montaigne constatait un relativisme culturel, reconnaissant que les lois, les morales et les religions des différentes cultures, quoique souvent fort diverses et éloignées, ont toutes quelque fondement. « De ne changer aisément une loi reçue » constitue l’un des chapitres les plus incisifs des Essais. Par-dessus tout, Montaigne est un grand partisan de l’humanisme. S’il croit en Dieu, il se refuse à toute spéculation sur sa nature et, parce que le moi se manifeste dans ses contradictions et ses variations, il pense qu’il doit être dépouillé des croyances et des préjugés qui l’entravent.

Ses écrits sont marqués d’un pessimisme et d’un scepticisme qui ne sont pas rares du temps de la Renaissance (Cornelius Agrippa, Henri Estienne, François Sanchez). Citant le cas de Martin Guerre, il pense que l’humanité ne peut atteindre la certitude et il rejette les propositions absolues et générales. Son scepticisme est le mieux exposé dans le long essai Apologie de Raymond Sebond (Chapitre 12, livre 2) fréquemment publié séparément des Essais. Pour lui nous ne pouvons pas croire nos raisonnements car les pensées nous apparaissent sans acte de volition : nous ne les contrôlons pas. Nous n’avons pas de raison de nous sentir supérieurs aux animaux. Nos yeux ne perçoivent qu’à travers nos connaissances :

« Si vous demandez à la philosophie de quelle matière est le ciel et le Soleil, que vous respondra-t-elle, sinon de fer ou, avec Anaxagoras, de pierre, et telle étoffe de notre usage ? (Essais, Livre II, chapitre 12) »

« Que ne plaît-il un jour à la nature de nous ouvrir son sein et de nous faire voir au propre les moyens et la conduite de ses mouvements, et y préparer nos yeux ! O Dieu ! Quels abus, quels mécomptes nous trouverions en notre pauvre science. »

Il considère le mariage comme une nécessité pour permettre l’éducation des enfants, mais pense que l’amour romantique est une atteinte à la liberté de l’individu :

« Le mariage est une cage ; les oiseaux en dehors désespèrent d’y entrer, ceux dedans désespèrent d’en sortir. »

Enfin, en éducation, il prônait l’entrée dans le savoir par les exemples concrets et l’expérience, plutôt que les connaissances abstraites acceptées sans aucune critique. Mais il se refuse lui-même en guide spirituel, en maître à penser ; il n’a pas de philosophie à faire prévaloir, se considérant seulement en compagnon de celui qui entame une quête d’identité.

La liberté de penser ne se pose pas en modèle, ni en mètre étalon, elle offre seulement aux hommes la possibilité de faire émerger en lui cette liberté, le pouvoir de penser et de s’assumer jusqu’à la liberté ultime :

« Que philosopher c’est apprendre à mourir. (Essais, Livre I, chapitre 20) »

Les anecdotes sur Montaigne

Mort pieuse
A l’âge de cinquante neuf ans, Montaigne meurt au cours d’une messe. Il est enterré dans l’église des Feuillants à Bordeaux.

Devise
En 1576, Montaigne fait graver une médaille qui porte sa devise, ‘Que sais-je? ‘, qui sera le point d’ancrage de toute son oeuvre et le fondement d’une nouvelle forme de pensée où le doute intellectuel est un devoir.

Les citations de Montaigne

«Mon métier et mon art, c’est vivre.»
[ Michel de Montaigne ] – Extrait des Essais

«J’ai vu en mon temps cent artisans, cent laboureurs, plus sages et plus heureux que des recteurs de l’université.»
[ Michel de Montaigne ] – Extrait des Essais

«Le monde n’est qu’une branloire pérenne.»
[ Michel de Montaigne ] – Extrait des Essais

«La plus utile et honorable science et occupation à une femme, c’est la science du ménage.»
[ Michel de Montaigne ] – Extrait des Essais

«Nous troublons la vie par le soin de la mort ; l’une nous ennuie, l’autre nous effraye.»
[ Michel de Montaigne ] – Extrait des Essais

«Il est impossible de faire concevoir à un homme naturellement aveugle qu’il ne voit pas.»
[ Michel de Montaigne ] – Extrait des Essais

«On nous apprend à vivre quand la vie est passée.»
[ Michel de Montaigne ] – Extrait des Essais

«Les choses ne sont pas si douloureuses ni difficiles d’elles-mêmes ; mais notre faiblesse et lâcheté les font telles.»
[ Michel de Montaigne ]

«Rien n’imprime si vivement quelque chose à notre souvenance que le désir de l’oublier.»
[ Michel de Montaigne ]

«De toutes les vanités, la plus vaine c’est l’homme.»
[ Michel de Montaigne ]

«Une forte imagination produit l’événement.»
[ Michel de Montaigne ] – Extrait des Essais

«C’est un sujet merveilleusement vain, divers et ondoyant que l’homme.»
[ Michel de Montaigne ]

«Il n’est description pareille en difficulté à la description de soi-même.»
[ Michel de Montaigne ]

«C’est raison qu’on fasse grande différence entre les fautes qui viennent de notre faiblesse, et celles qui viennent de notre malice.»
[ Michel de Montaigne ]

«Les terres fertiles font les esprits infertiles.»
[ Michel de Montaigne ]

La bibliographie de Montaigne

Essais
de Montaigne
[Littérature classique]
Résumé du livre
Cette édition reproduit le texte de l’édition posthume publiée en 1595 par les soins de Marie de Gournay, la ‘fille d’alliance’ de Montaigne, à partir de l’ultime mise au net préparée par l’auteur. Ce volume contient : introductions, chronologie ; ‘Les Essais’, texte de 1595 ; ‘Appendice’ : Vingt-neuf sonnets d’Etienne de la Boétie ; Notes de lecture (Lucrèce, César, etc.) ; Sentences peintes et autres inscriptions de la bibliothèque de Montaigne ; notices, notes et variantes, bibliographies, index.

Du repentir
Lecture de François Warin

de Montaigne
[Philosophie]
Résumé du livre
‘Du Repentir’ n’est pas un chapitre des ‘Essais’ parmi d’autres: c’est une véritable miniature de la totalité de l’oeuvre de Montaigne. En effet, en rencontrant le problème moral du repentir, Montaigne pose plus profondément celui du temps, de son insaisissable fuite et de son irréversibilité. Or les ‘Essais’ n’ont pas d’autre objet.

Apologie de Raymond Sebond
de Montaigne
[Philosophie]
Résumé du livre
L »apologie de Raymond Sebond’ est extraite des ‘Essais’ (II, 12). Montaigne y défend un théologien catalan du XVe siècle.

De la vanité
de Montaigne
[Philosophie]
Présentation
Écrivain singulier, inclassable, humaniste et étonnamment moderne, Montaigne prône la tolérance, Mêlant expérience personnelle, commentaires moraux et réflexion, il offre une vision de l’homme toujours en mouvement, sans préjugés. à la fois fort et fragile. D’une grande liberté d’écriture, Montaigne nous offre quelques pages pleines de malice et de sagesse pour nous aider à conduire notre vie. –Ce texte fait référence à l’édition

Journal de voyage
de Montaigne
[Littérature classique]
Présentation
De septembre 1580 à novembre 1581, Montaigne voyage en Europe : Allemagne, Suisse, Italie. Pour soigner sa gravelle aux eaux de Lucques, oublier " les épines domestiques ", " les devoirs de l’amitié maritale " ou cette " mélancolie " qui lui est " mort et chagrin ". Mais surtout pour découvrir autrui dans sa différence et sa diversité : ce qu’on mange ne l’intéresse pas moins que ce que l’on pense, et à Rome il est aussi diligent à écouter la conversation des " femmes publiques " qu’à " ouïr des disputes de théologie " ou visiter les antiquités des vignes cardinalices. " Les rois de Perse, dit-il, qui s’obligeaient de ne boire jamais autre eau que celle du fleuve de Choaspès, renonçaient par sottise à leur droit d’usage en toutes les autres eaux, et asséchaient pour leur regard tout le reste du monde. "

De l’expérience
de Montaigne
[Philosophie]
Présentation
Le dernier des Essais, écrit par Montaigne (1533-1592) au soir de sa vie. Il constitue une véritable synthèse de sa réflexion, marquée par les doctrines stoïcienne et sceptique : la " diversité et variété " de la nature nous interdisent d’atteindre une connaissance définitive, un ordre du monde stable. L’auteur se moque donc des lois qui prétendent corseter par avance le hasard des événements, des commentaires qui font oublier les textes originaux, des dogmes qui veulent réduire le débat religieux " à l’expresse parole de la Bible ". Contre les prétentions uniformisantes du discours, il défend le libre exercice du jugement, la diversité sociale et culturelle. " Prétendre épuiser la richesse de la vie, écrit Montaigne, c’est se montrer aussi naïf que les enfants cherchant à retenir dans leurs mains le mercure fuyard… "

Sur l’éducation
Trois essais

de Montaigne
[Philosophie]
Résumé du livre
Prélude à son oeuvre majeure – les ‘Essais’ – Montaigne s’interroge sur la nature humaine et plus particulièrement sur l’enfance, période pendant laquelle se crée la personnalité de l’homme. Cette analyse s’inscrit dans les principes généraux de sa philosophie.

Petit Vade-Mecum Montaigne

de Michel Eyquem de Montaigne (Auteur), Claude Barousse
Présentation
Toute bibliothèque d’honnête homme comporte les Essais de Montaigne. Mais, pour autant, il n’est pas toujours aisé d’y aller retrouver quelque idée ou réflexion que l’on sait s’y tenir. C’est pourquoi, à l’occasion du quatrième centenaire de la mort de l’écrivain, nous avons accueilli ce Petit Vade-Mecum composé avec une tendresse érudite par Claude Barousse. Et aussi parce que nous avons constaté le bonheur que l’on pouvait prendre – à sauts et à gambades – en tombant au détour du chemin sur tels fragments qui nous éclairent soudain de leur sagesse et de leur clairvoyance. " Montaigne, dont l’oeuvre fourmille de citations gourmandes et substantielles, écrit Claude Barousse dans son avant-propos, n’avait rien à redire contre les centons qui se publient pour centons. Il ajoutait même : Et j’en ai vu de très ingénieux. "



Lettres suivies des Notes de Montaigne sur les Ephémérides de Beuther
de Michel Eyquem de Montaigne
Présentation
Seules trente-huit lettres de Montaigne nous sont parvenues, qui toutes mettent en avant des aspects particuliers aussi bien de l’homme privé que de l’homme public. Qu’il écrive à son père, à sa femme, au maréchal de Matignon, à Michel de L’Hôpital, Montaigne se montre comme toujours à la fois prudent, courtois mais déterminé, et, s’il affirme en ses Essais que Montaigne et le maire de Bordeaux sont deux personnes distinctes, on découvre, à la lecture de ces lettres, qu’une même détermination anime l’homme en ces deux «vacations».
On ne trouvera pas ici une seule lettre «galante», car celle qu’il écrit à Mademoiselle de Montaigne, son épouse, pour la consoler de la mort de leur premier enfant, est bien loin du genre, et n’est en fait, comme beaucoup des missives qu’on lira ici, qu’une longue dédicace. C’est en effet souvent pour présenter à des «grands» certaines oeuvres de son ami défunt Étienne de La Boétie– poèmes, essais ou traductions – que Montaigne rédige nombre de lettres-dédicaces. Outre les missives «politiques», on pourra lire ici le chef-d’oeuvre qu’est la lettre de Montaigne à son père sur la mort de M. de La Boétie, qui avec une vraie émotion nous laisse deviner la hauteur de l’amitié qui a lié ces deux hommes.

Comme pour Les Essais ou le Journal de voyage, le texte des Lettres a été mis en français moderne.

Montaigne par Dumonstier

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