Le jour par jour

1960   6 septembre   

Roland C. Wagner, écrivain français de science-fiction teinté d’humour, né en Algérie

Roland Charles Wagner, né le 6 septembre 1960, en Algérie, est un écrivain français de science-fiction à tendance souvent humoristique. Depuis ses débuts professionnels en 1981, il a publié une centaine de nouvelles et une cinquantaine de romans, qui lui ont valu, entre autres, le Prix Tour Eiffel, plusieurs Prix Rosny aîné et le Grand Prix de l’Imaginaire.

Biographie

Les Futurs Mystères de Paris mettent en scène un détective privé « transparent » répondant au nom de Temple Sacré de l’Aube Radieuse ; il n’est pas à proprement parler invisible, mais les gens ne font pas attention à lui. Commencé en 1996 avec La Balle du néant, ce cycle qui en est aujourd’hui à son neuvième titre (Mine de rien, 2006) s’insère dans un ensemble plus vaste intitulé Histoire d’un Futur, auquel appartiennent notamment la courte série de L’Histoire du Futur proche, Cette Crédille qui nous ronge et Le Chant du cosmos (1999), space opera décrivant un jeu mental fortement inspiré du go. Il est l’inventeur du concept de la psychosphère qui imprègne l’Histoire d’un Futur et a eu l’idée du terme Aya, pour désigner une intelligence artificielle dans son roman La balle du néant.

Après avoir décrit avec férocité dans La Saison de la sorcière (2003) une France ultra-sécuritaire du proche futur envahie par les États-Unis qui lui a valu les prix Bob-Morane et Rosny-Aîné 2004, il revient au space opera avec Le Temps du voyage (2005), un roman d’aventures vancien et picaresque qui mêle aventures et réflexion sur le colonialisme. Quant à Pax Americana (2005), il traite de manière réaliste et humoristique des conséquences à l’échelle mondiale de la déplétion pétrolière.

Fidèle à sa quête d’un monde plus juste et plus paisible, il travaille actuellement à une uchronie sur la Guerre d’Algérie placée sous l’influence d’Albert Camus et du mouvement psychédélique des années 1960. Selon lui « il est temps de crever l’abcès et de remettre les choses à leur vraie place ».

Il est l’auteur d’une biographie uchronique de H. P. Lovecraft (sous le titre HPL (1890-1991)) et de nombreux pastiches d’auteurs de science-fiction reconnus, notamment Les trois lois de la sexualité robotique, pastiche bien sûr des célèbres trois lois de la robotique de Isaac Asimov.

Il a également traduit en français des auteurs comme Norman Spinrad, Arthur C. Clarke, Jack Vance, Stephen Baxter ou Catherine Asaro — les deux derniers en collaboration avec Sylvie Denis.

Il lui arrive aussi d’écrire des paroles pour des groupes de rock, dont Brain Damage dont il est également le chanteur. Partisan du copyleft et du libre accès à la culture, il a est à l’origine avec les Psychronauts du fameux morceau « Clique sur le mulot ».
Roland C. Wagner a écrit sous de multiples pseudonymes dont Richard Wolfram, Henriette de la Sarthe, Paul Geeron, Red Deff.

Œuvres

(liste non-exhaustive)

Le Serpent d’angoisse (1987)
Les Futurs Mystères de Paris (Roman, 1988
Poupée aux yeux morts (1988) (autre titre: L’Œil du fouinain)
Le Paysage Déchiré (Roman, 1989)
Les derniers jours de mai (1989)
La Mort marchait dans les rues (Roman, 1989)
Les Psychopompes de Klash (Roman signé Red Deff, 1990)
L’Autoroute de l’Aube (Roman, 1990)
La Sinsé gravite au 21 (1991)
Cette crédille qui nous ronge (Roman, 1991
VIPER (La sinsé gravite au 21 *) (Roman signé Red Deff, 1991)
Chroniques du Désespoir (Roman, 1991 )
GANJA (La sinsé gravite au 21 **) (Roman signé Red Deff, 1991)
H. P. L. (1890-1991) (Nouvelle, 1995)
Au coeur de Kenndor (Roman,sous le pseudonyme Jimmy Guieu, en collaboration avec Richard Wolfram 1995)
La fin de Gondwana (Roman, 1996, sous le pseudonyme Jimmy Guieu, en collaboration avec Richard Wolfram)
Défense et illustration de Miss Univers (Article, 1996)
La Balle du Néant (Roman, 1996)
Les Ravisseurs Quantiques (Roman, 1996)
Postface au texte Ligne Ouverte / Voice Over de Norman Spinrad (Texte, 1996)
Embuscade sur Eileena (Roman, 1996, sous le pseudonyme Jimmy Guieu, en collaboration avec Richard Wolfram)
Le Nombril du Monde (Roman, 1997)
L’alliance des invincibles (Roman, 1997, sous le pseudonyme Jimmy Guieu, en collaboration avec Richard Wolfram)
La planète sans nom (Roman, 1997, sous le pseudonyme Jimmy Guieu, en collaboration avec Richard Wolfram)
L’aube incertaine (Roman, 1997)
L’Odyssée de l’Espèce (Roman, 1997)
Panique sur Wondlak (Roman, 1997, sous le pseudonyme Jimmy Guieu, en collaboration avec Richard Wolfram)
Tekrock (Roman, 1999)
Le chant du cosmos (Roman, 1999)
Toons (Roman, 2000)
Musique de l’énergie (2000 – nouvelles)
Babaluma (2002)
Kali Yuga (2003)
La Saison de la sorcière (2003)
Le Temps du voyage (2005)
Pax Americana (2005)
L.G.M. (2006)
Mine de rien (2006)

Bibliographie

Le Serpent d’Angoisse
de Roland C. Wagner
Présentation
QUEL rapport peut-il y avoir entre un chevalier médiéval livrant un duel au crépuscule, un attentat dans un fast-food, deux enfants errant dans une ville morte au bord d’un astroport désaffecté, un mort voué au rôle d’ange exterminateur et la révolte des minorités opprimées des U.S.A. ? Aucun, peut-être. Mais alors, d’où provient ce serpent qui écrase dans ses anneaux le corps pantelant des États-Unis ?

 

 

Le Paysage déchiré
de Roland C. Wagner
Présentation
QUAND il s’éveille, on le torture pour lui faire avouer ce qu’il ne sait pas, car il n’a plus de mémoire. Quand il s’enfuit, on le poursuit pour lui interdire d’aider le Chasseur, ce mystérieux télépathe exilé dans la psychosphère.

 

 

La Mort marchait dans les rues
de Roland C. Wagner
Présentation
NADJA EST MORTE. Nadja, seul être d’amour dans un univers de haine. Pour Killer, il ne reste que l’errance, dans les rues d’une ville sale qu’enflamme la guerre civile…
Une errance sans but, sans espoir, parmi les derniers spécimens d’une humanité condamnée.
Une errance que surveillent sans relâche les yeux de poudre des junkies.

 

Les Psychopompes de Klash
de Roland C. Wagner
Présentation
UN voleur mystique, une jeune femme originaire du monde de l’Anarchie bienheureuse et un enfant chronopathe frappé d’autisme sauront-ils résoudre le mystère des Psychopompes de Klash, péril à l’échelle de la Galaxie derrière lequel se profile l’ombre avide d’un Coeur de Ténèbres ?

 

 

L’Autoroute de l’aube
de Roland C. Wagner
Présentation
AUTREFOIS, un empire étendu sur des milliards d’univers a construit une voie de communication à travers les Terres Agglutinées. Elle reliait sa capitale, le Port des Étoiles, aux mondes riches et dynamiques du Jaune et de l’Orangé.
Aujourd’hui, des centaines de millions d’années plus tard, c’est l’image rémanente de l’Autoroute de l’Aube qui conduit vers leur destin Suzy, Richard et leurs compagnons.

 

 

VIPER
de Roland C. Wagner
Présentation
LE Radian terrien vit en paix depuis des centaines d’années, très précisément depuis que la Terre a acheté le gausstwist aux Ssellnoorr. Une belle arnaque, soit dit en passant, mais qui pouvait imaginer que ce mode de propulsion supraluminique n’était plus employé par quiconque depuis des millémaires ? Le Radian terrien vit en paix. Pour combien de temps ?

 

 

Chroniques du désespoir
de Roland C. Wagner
Présentation
Ce monde n’est pas unique ; il y en a d’autres, une infinité d’autres. À ces univers où Napoléon a gagné la bataille de Waterloo, où l’humanité s’est éteinte au milieu des années 70, où Einstein est devenu violoniste, on donne le nom d’uchronies.
J’ai visité l’une de ces Histoires divergentes. Je crois que je ne m’en remettrai jamais.

 

 

GANJA
de Roland C. Wagner
Présentation
UN trou noir possédant une masse équivalente à celle de la Terre émet un formidable flux de rayonnement, qu’il est possible d’utiliser à des fins de production dénergie. Bien pratique quand on a besoin de trois cent soixante-neuf milliards et quelques millions de gigawatts.
Mais les choses se gâtent lorsqu’il s’agit de plonger dans l’hyperespace en traînant un générateur à collapsar au bout d’une laisse énergétique…

 

 

Cette crédille qui nous ronge
de Roland C. Wagner
Présentation
« CHERMI,
« J’abrouve le malheur qui vus frappe, et je suis tout ventre avec vus dans l’épreuve que vus affrontez. Comme j’espère que vus saurez nous délivrer de cette crédille qui nous ronge ! Vus n’en avez pas parlé, tcas. Nageriez-vus tujûrs en aveugle ?
« En vus souhaîtant un prompt rétablissement moral, votre dévouée – mais non allégeante – Zoé. »

 

 

H. P. L. (1890-1991)
de Roland C. Wagner
Présentation
version anglaise traduite par Jean-Daniel Brèque, Paris, Nestiveqnen – Actusf, coll. Les trois souhaits, 2006.

Dans cette courte nouvelle (publiée une première fois dans le recueil Musique de l’énergie, paru aux éditions Nestiveqnen, et récompensée par le prix Rosny Aîné en 1997), l’écrivain de science-fiction français Roland C. Wagner se livre à un véritable fantasme de fan, en écrivant la biographie fictive du grand Howard Phillips Lovecraft.

Lovecraft est probablement un des plus admirables écrivains du XXe siècle, un auteur qui compte, tant dans le domaine du fantastique que dans celui de la science-fiction (il est à vrai dire particulièrement difficile à classer de ce point de vue). Son œuvre a révolutionné la littérature de l’imaginaire, et donné une forme nouvelle à la peur. Nombreux sont ceux, aujourd’hui encore, qui lui doivent beaucoup, si ce n’est à peu près tout. Plus nombreux encore sont ceux qui, jeunes adolescents, se sont éveillés à la littérature en frissonnant devant ses textes les plus singuliers, tels « Le cauchemar d’Innsmouth », « Les montagnes hallucinées », « L’appel de Cthulhu », ou encore son unique roman L’affaire Charles Dexter Ward (et j’en suis…) ; la « mythologie matérialiste » lovecraftienne, si troublante et réelle, en a parfois amené à prolonger l’expérience, en lisant ses pasticheurs, certains renommés, tels ses amis Robert Bloch ou Robert E. Howard, d’autres beaucoup moins, et au talent plus contestable. C’est qu’il y a un manque, ici, qui se fait cruellement sentir : la mort de Lovecraft, fauché par un cancer en 1937, nous a privés à jamais de son imagination si fertile, et de sa prose unique.

C’est inacceptable. Alors autant ne pas l’accepter… Roland C. Wagner nous explique ainsi que le gentleman de Providence n’est pas mort en 1937 : son cancer était bénin, il s’en est préoccupé dès les premiers signes, et une simple opération l’en a à jamais débarrassé. Lovecraft, dès lors, est libre de poursuivre sa carrière, et en tant qu’écrivain professionnel, tant qu’à faire, plus officiellement rattaché à la science-fiction, et – soyons fous – reconnu et admiré de son vivant… C’est l’occasion de voir le reclus de Providence se brouiller avec un August Derleth trahissant son œuvre, polémiquer avec Robert Heinlein, ou prendre sous son aile un jeune écrivain débutant du nom de Philip K. Dick (en écrivant un texte en collaboration avec ce dernier, notamment ; je donnerais tout et n’importe quoi pour lire une chose pareille…).

C’est l’occasion de voir Lovecraft changer, aussi. Pourquoi pas ? Nous sommes dans l’uchronie, tout est imaginable : alors, autant construire un Lovecraft idéal, débarrassé de ses plus vilains aspects… Le Lovecraft que nous connaissons était un salaud de réactionnaire, antisémite, raciste et un temps pro-hitlérien ? Mais l’homme a eu le temps de changer : matérialiste convaincu, il se distancie de toute pseudo-science, condamne le racisme et le nazisme, joute en pro-démocrate contre un Heinlein aux tentations totalitaires ; il est même suspecté un temps durant la « chasse aux sorcières » ! Un Lovecraft de rêve est nécessairement de gauche…

Cette notice nécrologique érudite et plus vraie que nature (avec moult notes de bas de page tout aussi fantaisistes que le corps du texte) est ainsi bel et bien un fantasme, le vœu pieux d’un fan. Et tout admirateur de Lovecraft ne pourra qu’apprécier cet hommage pour le moins original. Alors ce n’est probablement pas une lecture indispensable, on pourra trouver l’écriture anodine, ou se dire que 5 €, c’est quand même bien cher pour une si courte (trop courte) nouvelle… en deux exemplaires (?!?), même s’il y a une sympathique couverture de Caza… En même temps, que ne donnerait-on pas pour que cette biographie fictive soit vérité, et avoir ainsi le bonheur de lire, encore et encore, tous ces textes merveilleux que Lovecraft n’a pas eu le temps d’écrire ?

Au coeur de Kenndor
de Roland C. Wagner
Présentation
Jimmy Guieu est l’un des maîtres de la Science-Fiction européenne. Pionnier de l’Ufologie (étude des OVNI), parapsychologue, spécialiste de l’ésotérisme et des sociétés secrètes, il a déja écrit près de 140 livres traduits en de nombreux pays.
Une aventure de Blade et Baker
Un arc électrique d’une luminosité insoutenable traversa la soute. Il y eut un bruit sourd, évoquant celui d’une explosion lointaine, et de la fumée apparut, accompagnée d’une gerbe d’étincelles violines.
Le téléporteur explosa, projetant dans toutes les directions une pluie de débris qui crépita sur la vitre blindée de la cabine de contrôle. Lorsqu’elle cessa, au bout de quelques secondes, un épais nuage noir emplissait celle-ci de ses volutes menaçantes.
– Que… Que s’est-il passé, professeur ? interrogea Tex.
– Nous n’avons plus de téléporteur. Tout simplement.
– Vous voulez dire que M. Blake et ses amis sont bloqués à l’intérieur de Kenndor ?
Krasbaueur aquiesça, sinistre.

L’aube incertaine
de Roland C. Wagner
Présentation
PARIS, 2064. Dans un monde pacifié, où le pouvoir est aux mains des technotrans, qui ont profité du chaos consécutif à la Grande Terreur primitive pour s’enparer d’une bonne partie de la planète, une vague de décès frappe le milieu du Délirium, un courant artistique contestataire très populaire parmi la jeunesse. Engagé par le P.-D.G. d’Eldorado, TEM, le détective privé transparent éprouve quelques difficultés à mener son enquête, tant à cause de la complexité de l’affaire que de la soudaine efficacité de son Talent. Devenu pratiquement invisible, il est obligé de recourir à l’aide de la seule personne encore consciente de son existence : Ramirez, l’homme aux yeux perpétuellement rouges.

Le chant du cosmos
de Roland C. Wagner
Présentation
Soit un jeune Océanien, Yeff, étudiant sur la planète Diasphine et qui se découvre un talent pour le « Jeu », cette rencontre mentale entre « Penseurs » qui fait l’objet de tournois interstellaires.

Soit une « muse » professionnelle, Clyne, égérie d’un Penseur dont la carrière vient de s’achever brutalement.

Soit un étrange animal imprévisible mais convivial, le maedre, qui s’attache tout à trac aux pas de Yeff.

Trois personnages d’une aventure de trois décennies, opéra de l’espace et roman de suspense, voyage à travers des cultures bigarrées, parmi un bestiaire où l’auteur donne la mesure de son humour.

Roland C. Wagner, auteur de quarante romans et de cent nouvelles, a obtenu le Grand Prix de l’Imaginaire 1999 pour ses « Futurs Mystères de Paris », et le prix « Tour Eiffel » de science-fiction pour sa nouvelle « Fragment du Livre de la Mer ».

Toons
de Roland C. Wagner
Présentation
Entre Mary Poppins et Roger Rabbit, un festival de gags en hommage à Tex Avery.

Pas de meurtre cette fois pour Tem, le privé transparent, mais le vol inexplicable du Faisceau Chromatique, roman écrit par son grand-père. En menant son enquête, il ne tarde pas à découvrir que tous les exemplaires de ce livre semblent avoir disparu, et qu’une créature décrite comme un « toon » par un témoin semble être l’auteur de ces multiples larcins. Qui peut bien avoir intérêt à faire disparaître toute trace de roman ? Comment s’y est-il pris ? Tem parviendra-t-il à empêcher des personnages tout droit sortis d’un dessin animé de déferler sur notre monde pour y semer la Terreur ?

Né en 1960, Roland C. Wagner a mis longtemps avant de se rendre compte qu’il avait le sens de l’humour. De fait, aux textes désespérés de ses débuts ont succédé des romans gogenards et optimistes où les situations de crise se règlent par l’intelligence et non par la violence.

Portrait de Roland C. Wagner en positif
par Claude Ecken

    Roland Wagner est un instinctif. Un instinctif qui a le flair juste. Il se fie à lui pour prendre ses décisions, pour mettre en forme une idée. C’est ce qui lui permet de travailler avec rapidité et de se lancer dans des travaux que d’autres n’auraient abordé qu’avec circonspection et qui en seraient encore à chercher le meilleur angle d’approche quand lui a déjà remis sa copie.
    Roland Wagner est un passionné. Il s’engage à fond dans l’aventure. Vous appréciez les animaux ? lui est végétarien. Vous êtes amateur de rock ? Lui l’écrit et le chante. Vous aimez la SF ? Lui, il crée la sienne. Normal qu’il fonctionne à l’instinct, il baigne à fond dans son élément et n’a aucun mal à réagir aux stimuli concernant ses centres d’intérêt. Sa culture rock ou SF est sa richesse qui lui permet d’assembler des puzzles avec une déconcertante facilité.
    Roland Wagner est un imaginatif. Il a tôt fait de rassembler les éléments qui transforment l’idée en trait de génie, à tirer les fils qui tissent une trame autrement plus complexe que le postulat de départ. Sa théorie de la psychosphère ne cesse de prendre de l’ampleur de cette manière.
    Roland Wagner est un obstiné. Tout petit déjà, il hantait les conventions, fouillait les étalages des disquaires. Ses ambitions clairement affichées, il n’a jamais varié d’un iota depuis. Ses thèmes sont présents dès le premier roman. Ce qu’il y avait de superficiel chez lui, cette aisance que procure l’instinct, a pris, ressassé par le temps, de l’épaisseur et de la texture. Dessinent par concaténation ce qu’on peut qualifier d’oeuvre.
    En fait, Roland Wagner est un cérébral. Pas un intellectuel qui élabore une pensée, à force de méthode et de discipline, plutôt un naturaliste observant les productions de l’esprit à travers ses diverses manifestations. Sa curiosité pour les niveaux altérés de conscience et les moyens d’y parvenir, son goût pour le psychédélique, sa théorie de la psychosphère et jusqu’au nom de son groupe, Brain Damage, sont autant de facettes de sa fascination pour les activités cérébrales et leur impact sur le réel. Tout Wagner peut se décliner ainsi, depuis la spiritualité empreinte d’un mysticisme new-age qu’on trouve aussi bien dans Les futurs mystères de Paris que dans les Psychopompes du Klash jusqu’aux jeux de mots et à l’humour tranquille de ses écrits, qualifiés de spirituels. Demandez-lui une bébête extraterrestre, puisqu’il aime les animaux, elle aura un pouvoir psy. Ou sera Toon. Parlez lui informatique, il vous répondra Intelligence Artificielle (de plus, Alleluia ! la sienne s’appelle Gloria). On pourrait prolonger longtemps ce petit jeu. Les références croisées chez Roland Wagner rendent ridicule la plus complexe des bretelles d’autoroute.
    C’est probablement cela qu’on appelle le talent. Ou, comme dirait Tem, le Talent.     Il en a d’autres. Par exemples, voilà qu’il atteint la quarantaine sans cesser de paraître jeune.
    Heureusement, il s’est trompé sur son évaluation des auteurs de sa génération, ce qui me fournit au moins une occasion de le reprendre.     Tu veux que je te dise, Roland ? T’es le meilleur d’entre nous !

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